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Partage de la valeur : retour sur la table ronde du 19 octobre 2023 à Lyon

24-10-2023

Nous avons été ravis d'organiser notre deuxième édition « Actionnariat salarié, pourquoi ça marche ? " qui s’est tenue à Lyon le 19 octobre dernier. Durant cet échange de 1h30 au Village by CA Centre-Est, deux dirigeants sont venus témoigner : Alexandre Rocco, PDG Shift Consulting et Pascal Charrier, PDG d'Efalia. Le premier l'a mis en place, le second y songe.

Deux experts sont venus compléter les échanges par un focus sur les voies de structurations juridiques et de financement possibles. Les dirigeants et acteurs de la RSE présents à cette table ronde ont confirmé l'enthousiasme et l'engagement pour l’actionnariat salarié que nous constatons sur le terrain.


L’actionnariat salarié doit résulter d’une forte volonté de la part des dirigeants.

Pierre Havet, Délégué général de FONDACT, a tout d'abord rappelé que l'actionnariat salarié est une composante du partage de la valeur et résulte d'une volonté stratégique de l'entreprise qui se concrétise par le partage du résultat, du capital et de la gouvernance. Pour Pierre Havet : " pas de hiérarchisation. Ces dispositifs contribuent au renforcement de l'attachement des salariés à l'entreprise". 

Impliquer ses collaborateurs autrement.
Trois enjeux majeurs peuvent guider le dirigeant qui réfléchit à la mise en place de l'actionnariat salarié dans son entreprise : 1) il opère sur un marché en tension RH ; 2) il est sensibilisé à la démarche RSE ; 3) il prépare la transmission de son entreprise. Qu'il veuille dynamiser sa marque employeur, répondre à la quête de sens au travail souhaité par ses collaborateurs, ou encore aligner les intérêts des salariés avec ceux de l'entreprise, le dirigeant doit impliquer autrement ses collaborateurs.

Pour y répondre, l'entreprise doit relever plusieurs défis : choisir le dispositif le mieux adapté à son entreprise, faire comprendre les enjeux et la stratégie de l'entreprise en interne et avancer concrètement dans le déploiement de son projet avec le bon timing et les bons interlocuteurs en interne et en externe.

Se faire accompagner est nécessaire.
Pour garantir le succès de son projet, le dirigeant doit donc impérativement se faire accompagner sur la structuration juridique, sur les enjeux sociaux et fiscaux et sur la pédagogie à déployer en interne. Une méthodologie rigoureuse est nécessaire d’autant qu’il doit anticiper l'animation de sa future communauté d'actionnaires.

Guerre des talents : le rapport au travail exige davantage de sens et d'équilibre.
Alexandre Rocco, Président fondateur de Shift Consulting, cabinet de conseil en transformation digitale et management de l’innovation basé à Lyon, a partagé son expérience après avoir mis en place l'actionnariat salarié. « Nous sommes sur un marché où recruter et conserver les talents est une gageure. Nos collaborateurs sont chassés tous les jours par nos concurrents et par nos clients. En résonance avec notre Mission, il nous fallait impliquer nos collaborateurs différemment. "

Shift a procédé en 2 vagues : en associant d'abord la direction en 2022 puis en étendant aux managers début 2023. Aujourd’hui 17% du capital sont détenus par 21% des salariés. L’ambition est d'atteindre en 2025 1/3 du capital appartenant aux salariés. Shift a dès le départ souhaité offrir de la souplesse actionnariale à ses associés salariés en mettant en place un marché interne privé digitalisé.

2 fenêtres de transaction sont organisées chaque année, au cours desquelles les salariés peuvent acheter ou vendre des titres de manière encadrée. "La possibilité que nous offrons à nos collaborateurs d’être associés au capital traduit concrètement nos engagements sociaux et sociétaux. L’animation et la gestion de notre communauté d'actionnaires salariés en full digital est un vrai plus. Cela a eu un impact positif sur la démarche de déploiement et d’animation de l’actionnariat salarié et nous a permis de sécuriser, d’automatiser et de simplifier les process, sans recours à d’autres prestataires externes et donc de diminuer drastiquement nos coûts."

Associer les salariés répond à une démarche de responsabilisation des collaborateurs
Notre second témoin, Pascal Charrier, PDG d'Efalia, éditeur de solutions lyonnais expert en dématérialisation, réfléchit à la mise en place de l'actionnariat salarié. Pour Efalia, cela s’impose comme une évidence en raison d’une volonté forte d’un meilleur partage de la valeur. Approuvée par la Direction et les Instances Représentatives du personnel, cette démarche répond, selon lui, aux valeurs du Groupe.

"C'est une vraie démarche de responsabilisation des collaborateurs : on veut les associer VRAIMENT, pas seulement par des bonus one shot". Pour Pascal Charrier, l'actionnariat salarié est un "véritable levier d'engagement au service de la performance de l'entreprise", facteur d’attractivité et de fidélisation des talents, qui va lui permettre d'optimiser sa communication interne et externe. Sa réflexion, déjà bien avancée, s'inscrit dans une approche RH globale.

Aujourd’hui, Efalia a mis en place l'intéressement. D'ici à quelques mois, le dispositif sera complété par un PEE et l'ouverture du capital aux salariés. 

Investissements des salariés : oui mais comment ?
Différents outils sont à la disposition des entreprises pour associer leurs collaborateurs au capital : AGA, BSPCE, souscription directe ou indirecte. Tout dépend de l'esprit que le dirigeant souhaite insuffler à son actionnariat salarié. Les deux premiers sont conçus comme des outils de rémunération complémentaire (avec un coût fiscal des AGA qui n’est pas neutre) alors que les 2 derniers permettent d'investir concrètement.

Cyril Blanchot, avocat en droit des sociétés et conseil de Shift Consulting, argumente le choix de la "Manco" (holding regroupant les actionnaires salariés) : "la ManCo permet de solidariser les salariés au sein d’une structure qui est « leur société ». Structure d’ailleurs indépendante de la direction du groupe dont le rôle est limité au minimum (représentation légale de la société vis-à-vis des tiers). C’est la ManCo qui adhère au pacte d’associés de la société cible et non chaque salarié-associé individuellement." Cyril Blanchot explique que « la ManCo permet la liquidité des actions des salariés sans impact sur le capital de la société cible et constitue un véhicule prêt à acquérir rapidement des participations complémentaires dans le Groupe ».

Parmi les nombreux avantages de la Manco, elle permet la mise en place d’une boîte à outils juridiques (Statuts, Pacte et Règlement Intérieur) adaptée à un schéma de type place de marché interne de titres non cotés." Généralement un salarié détient ses actions pendant la durée de son contrat de travail et les cède en quittant ses fonctions au sein de l’entreprise. En mettant en place un marché interne privé digitalisé comme PMEx, l’objectif de Shift est de permettre aux salariés associés d’acheter ou vendre des actions du Groupe plus régulièrement en fonction de leur trésorerie disponible". 

Offre innovante de financement packagé pour les salariés
Une fois le projet structuré juridiquement, encore faut-il que les salariés éligibles puissent financer leur arrivée au capital de l'entreprise. Le Crédit Agricole Centre-Est, innovant sur la question, propose une offre unique de financement packagé pour les salariés. Selon Philippe Bonnet, Directeur du Centre d’Affaires Entreprise et Laurent Lamy, Directeur de la Relation Client Banque Privée, "il s’agit d’une offre sur mesure dont les conditions financières sont négociées pour l’ensemble des salariés afin de répondre aux exigences de simplicité, d’efficacité et de réactivité".  

Et après ? Gouvernance, Formation, information, liquidité
Le salarié devenu actionnaire n’est plus un simple salarié. En qualité d’actionnaire, il doit être associé à la gouvernance. L'organe de représentation dépend du montage juridique (holding, ManCo, association d'actionnaires...).

Devenu actionnaire, le salarié doit également comprendre les rouages de l’entreprise. Le principal enjeu est la compréhension et l’aisance de l’approche financière de l’investissement en actions. Qu’il soit diplômé ou non, investir en actions de son entreprise nécessite une acculturatiion. Selon Frédéric Huignard, CEO de PMEx " des sessions d’information et de formation permettent de rassurer les salariés actionnaires, qui, pour la grande majorité d’entre eux, investissent pour la 1ère fois en actions. »

Une fois au capital, une information claire, accessible, régulière et précise permet au dirigeant de créer un esprit d'entreprise, de favoriser la participation active de tous les salariés, et de partager les enjeux de l’entreprise. "Communiquer avec ses actionnaires salariés est un formidable outil de motivation, de fidélisation et d'innovation".

Comment fidéliser sans cadenasser ?
Pour les dirigeants de PME/ETI non cotées, l’objectif de l'actionnariat salarié reste bien de fidéliser le collaborateur. 95% d'entre eux jugent cependant que l’absence totale de liquidité du capital est un problème. 

Un mécanisme de liquidité organisé s’avère alors utile pour permettre à des actionnaires salariés de se revendre des actions entre eux.

Se doter d'une bourse Interne privée entièrement digitalisée permet une gestion administrative optimisée de l’actionnariat. "L'objectif pour le dirigeant est de simplifier et sécuriser les opérations, d'automatiser de nombreuses tâches administratives fastidieuses, tout en évitant les erreurs de la gestion manuelle des registres et de la table de capi et bien sûr de gagner du temps et de l'argent en réduisant ses coûts de gestion administrative" témoigne Frédéric Huignard.
 

Pour aller plus loin : téléchargez la présentation diffusée lors de la Table Ronde ! C'est par ici

 

La prochaine table ronde aura lieu en Janvier 2024 à Lille.
Et dès le printemps 2024, à Strasbourg, Bordeaux, Marseille et Paris.


Pour en savoir plus, n'hésitez pas à nous contacter à l'adresse mail suivante : contact@pmex.io